Compréhension et communication chez K. R. POPPER
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CONCLUSION
Une
défense de la rationalité
Nous avons trouvé chez Popper, lon a pu le voir, un nombre important de thèses et didées qui nous ont aidé et soutenu à plusieurs reprises dans notre démarche. Cest quau fond, nous reprenons son combat pour la rationalité critique et contre tous les obscurantismes. La chose est plus facile pour nous, qui bénéfiçions de tous les apports poppériens maintenant reconnus (notamment en ce qui concerne la démarcation). Toutefois, comme nous avons essayé de le montrer, il est toujours de nouvelles théories, de nouvelles " idéologies" qui viennent menacer la libre pensée et louverture desprit. La " communication" moderne nous semble particulièrement participer de ses menaces, sans en avoir vraiment conscience (puisquelle prétend insidieusement amener lharmonie et le dialogue - mais de ce dialogue-là lon a intérêt à ne pas vouloir. Il est utile à cet endroit de préciser (ou de rappeler) que ce que nous avons appelé raison ambiante nest pas une enfant du XXème siècle. Elle a toujours existé, étant constitutive de lhumanité ; lon peut en trouver de réguliers et probants exemples à toute époque ; en revanche, si elle se fait plus envahissante et plus dangereuse aujourdhui, cest certainement car le développement récent des media aveugles lui a offert une assise solide et toujours plus grande. Ce dernier phénomène, damplification, est, lui, bien typique de notre siècle ; cest face à cela que nous jugeons nécessaire daffirmer un engagement en faveur du rationalisme critique tel que lentend Popper, contre toutes les formes de violence intellectuelle qui peuvent naître ou ressurgir. Il sagit pour nous de défendre lemploi irénique de la parole, contre le purement polémique qui se voudrait seule aune des rapports humains. Il y va, pensons-nous, de la possibilité de compréhension et de la paix entre les individus. Si lon commence par se faire la guerre avec les mots, lon finit par reprendre un jours les épées. Aussi sied-il de voir que le respect mutuel passe par lacceptation de la faillibilité radicale de lhomme, qui plaide en faveur de lesprit critique. Nous rappelons donc avec Popper (M.C.R., VI - p. 23) que " la victoire dans un débat nest rien, tandis que même la plus petite clarification du problème de quelquun, même la plus petite contribution faite vers une compréhension plus claire de sa propre position ou de celle de son adversaire, est un grand succès ". Le reste est inutile et incertain.