Compréhension et communication chez K. R. POPPER
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Nous avons signalé que loin de négliger la question du langage, Popper lui consacrait une place fondamentale dans son argumentation. Il considère, en effet, quil constitue lorigine de lapparition de la connaissance objective (telle quil lentend) par le développement de certaines fonctions, spécifiques au langage humain. Pour Popper - qui ne prétend pas avec cette idée être original - cest le langage qui différencie lhomme de lanimal. Non pas parce que le second naurait pas de langage - il y a ce que lon peut appeler des " langages animaux" (le plus célèbre, et lun des plus évolués, étant celui des abeilles) - mais parce que le langage humain possède des fonctions qui font défaut aux langages animaux. Cest ce qui amène Popper, à la suite de K. Bühler dont il reprend en partie lenseignement, à distinguer deux fonctions inférieures et deux fonctions supérieures. Or, " les langages humains partagent avec les langages animaux les deux fonctions inférieures du langage : lexpression de soi et léchange de signaux " (C.O. III, 4 - p. 199). Popper considère avec Bühler que le langage, comme tout autre comportement, consiste en premier lieu en expressions ou en symptômes : cest la fonction expressive du langage. En second lieu, puisque dès quil y a langage il y a communication, un langage peut se donner les moyens de déclencher des réactions chez un " récepteur" : cest la fonction dappel (ou conative) - elle cherche à entraîner une réaction qui sera une réponse, ce qui fait de ce comportement un signal.
Ces deux premières fonctions caractérisent en général les langages animaux. Toutefois il faut remarquer quelles sont distinctes ; Popper prend lexemple dun oiseau qui, prêt à senvoler, lexprimera par certains symptômes (e.g. un cri). Cela peut arriver sans influencer un second oiseau ; alors seule la première fonction sera-t-elle entrée en jeu. Mais il se peut que ledit cri provoque chez un autre oiseau une réaction (e.g. le rendre lui aussi prêt à senvoler) ; dans ce cas, les deux fonctions seront conjointement présentes. Ce qui nous amène à établir que la première peut exister sans la seconde alors que linverse est impossible. Nous confirmerons cette idée par la suite.
Le langage humain, nous lavons dit, se caractérise par le fait quil possède dautres fonctions. Dune part, il peut décrire la réalité et les états de chose : cest la fonction descriptive. Les énoncés produits seront alors susceptibles dêtre vrais ou faux, ce qui est une dimension nouvelle. Dautre part, le langage humain a la capacité, la plus importante aux yeux de Popper, de comparer ou de présenter des explications et des argumentations relatives à des questions ou des problèmes précis : cest la fonction argumentative. En plus dêtre la plus élevée, elle est également la dernière à apparaître ; il peut exister des langages possédant les trois premières uniquement (ceux des enfants au stade où ils ne font que nommer les objets, par exemple). En revanche, lorsquelle est présente, toutes les autres le sont également. Ce qui confirme que chaque fonction " ne va pas sans celle qui la précède, alors quelle nest pas nécessairement accompagnée de celle qui lui succède (dans lordre que nous venons de donner) " (C.R. 4, p. 204).
On voit mieux alors en quoi le langage et le discours sont indispensables à la connaissance et à la rationalité. Avec la troisième fonction (descriptive) apparaît la possibilité de produire des fictions (les mythes correspondent à ce stade) et des énoncés qui pourront être comparés avec la réalité. Mais pour quune réelle discussion sengage, il faut la découverte de la possibilité de critiquer des raisonnements ou des descriptions en déclarant certains rapports faux ou incohérents ; seule lapparition de la logique formelle, autrement dit du moyen de déterminer si une inférence est valide, permet lessort de la fonction argumentative qui, au sein dune tradition précise (la tradition critique, née en Grèce au VIème siècle avant J.-C.), sefforce de démêler la confusion et lambivalence des descriptions au nom de plusieurs idées régulatrices. En ce qui concerne la dimension descriptive du langage, la norme est celle de vérité (qui correspond à une représentation correcte de la réalité) ; la fonction argumentative est, elle, régie par lidée de validité - cest lidée régulatrice la plus importante pour Popper : " elle soppose aux sophismes et à la propagande qui mésusent du langage " (C.R. 4, p. 205). Nous rejoignons ici la conclusion de notre premier chapitre, où nous insistions sur laspect régulateur des considérations de Popper sur les questions de mots ; il défend de la sorte ce quil nomme la tradition de la raison, ou de la critique, i.e. " la discipline qui simpos(e) de parler et de penser de manière claire " (id.)
On ne saurait trop insister sur le lien entre la critique et le langage (puisque seule une critique formulée linguistiquement dune thèse elle-même formulée linguistiquement est possible - la critique dun sentiment de conviction ou dune douleur nest pas concevable), comme sur le lien entre langage et objectivité. On peut dire à ce sujet que Popper est très proche de Kant dans le sens quil donne au terme " objectif" ; dans la Critique de la raison pure, Kant avance en effet comme critère de distinction entre objectif et subjectif " la possibilité de communiquer sa croyance et de la trouver valable pour tout homme ". Et le rôle du langage, selon Popper, est à cet endroit capital puisque cest uniquement par lextériorisation linguistique des croyances que peut commencer à se constituer le monde objectif des contenus de pensée. Aussi y-a-t-il bien " une grande différence entre penser simplement une idée et la formuler dans un langage " (P.S. II, Epilogue - p. 97) ; tant que lon ne fait " que" penser une idée elle reste en proie au flot de ce que F. Jacques appelle joliment " nos labilités névrotiques " - elle ne donne pas lieu à une critique possible. " Pour être critiquable, elle doit être formulée en un langage humain et ainsi devenir un objet : un objet du Monde 3 " (id.)
Il est, pour des raisons que lon pourrait qualifier dintrinsèques, impossible de justifier lattitude critique, à tout le moins pas en argumentant en sa faveur - on peut avancer un nombre important didées mais elles ne peuvent être des arguments au sens propre du terme puisquils reposeraient sur une pétition de principe patente. Pour le même motif, on ne peut critiquer lattitude critique ; ce serait en effet ladmettre par le fait même de vouloir argumenter à son encontre. On voit bien où est la pétition de principe ; elle est analogue à la défense aristotélicienne du Tiers exclu (en Métaphysique G , 7). De même que demander " le principe du Tiers exclu est-il vrai ou faux ? " est déjà le supposer acquis, demander " peut-on critiquer lattitude critique ? " névite pas lécueil du présupposé implicite qui rend la question caduque. Cest pourquoi ce que nous appellerons lexigence critique nest pas discutable en son fondement ; lon peut débattre de certaines méthodes ou de certains procédés critiques, contester telle conception de lattitude critique et, à ces sujets, argumenter réellement. Mais il est bien clair quau lieu de remettre en cause ladite attitude critique, les débats de ce genre ne font quabonder en son sens.
Il ne faut pas voir là une faiblesse de lexigence critique - pas plus quune force - ; en revanche, cela amène à conclure quelle découle de lemploi du langage. Dès que lon dialogue, on est demblée dans la critique ; il ne sagit pas de dire que cest le seul mode de parole ou déchange, mais que cest probablement le seul mode de dialogue, sauf à prendre ce terme en un sens très faible. Pour peu que nous ouvrions les yeux et les oreilles, " nous évoluons demblée dans le champ de lintersubjectivité, dans le feu croisé des propositions et de la critique rationnelle " (P.S. I, 7 - p. 207).
Ce qui caractérise le langage humain, pour Popper, et le différencie des langages animaux, cest sa propension à développer des objets extérieurs ; alors que lévolution animale " seffectue pour lessentiel, mais pas exclusivement, ou bien par la modification des organes (ou du comportement), ou bien par lémergence de nouveaux organes (ou comportements) " (C.O. VI, 15 - pp. 360-361), lévolution humaine est exosomatique. Lapparition de la fonction argumentative permet à lhomme de traiter de ses idées ou théories comme dobjets extérieurs à lui-même (au même titre quune maison ou une table) et ainsi, si elles savèrent incorrectes ou dangereuses, de les faire périr sans périr lui-même (comme on détruirait une habitation à risque sans laisser périr ses occupants), tandis que si les animaux ont, par exemple, des comportements inadaptés à leur milieu, ils risquent fort den mourir. Lémergence de la critique rationnelle est dune certaine manière un stade biologique évolué dans une problématique dadaptation au milieu de vie. Comme le dit Popper avec humour, " lhomme, au lieu de développer de meilleurs yeux ou de meilleures oreilles, développe les lunettes, les microscopes, les téléscopes, les téléphones et les prothèses auditives " (id. - p. 361). Et surtout, " au lieu de développer de meilleurs cerveaux ou de meilleures mémoires, nous développons le papier, les crayons, les stylos, (...) les presses dimprimerie et les bibliothèques " (id.) Tout ceci renforce les dimensions descriptive et, spécialement, argumentative, du langage humain en contribuant à lentreprise rationnelle de la critique et à son travail sur les objets du Monde 3.
Cest que, selon Popper, la tâche principale de lhomme, et par conséquent la fonction majeure des processus de pensée du Monde 2, est de comprendre les objets du Monde 3. Il est difficile de vivre sans sy frotter, sans être confronté à des problèmes qui lui appartiennent. Ce qui pose le problème délicat de la compréhension desdits problèmes.
2.1.3. La compréhension objective
Fidèle à loption de base de son épistémologie, Popper soppose aux théories de la compréhension qui se construisent en termes de Monde 2, autrement dit avec un point de vue psychologiste. Comme il refuse de laisser réduire toute la connaissance (et spécialement la connaissance scientifique) à un processus subjectif, il critique les théories dominantes dans lherméneutique des " humanités" qui considèrent linterprétation et la compréhension comme des activités uniquement psychologiques et subjectives. Ainsi quil le constate, " malgré la vogue de lantipsychologisme qui commença avec les Recherches logiques de Husserl (...), le psychologisme - cest-à-dire lattitude qui consiste à négliger ou même à récuser le troisième monde - est toujours puissant, surtout parmi ceux qui sintéressent à la théorie de la compréhension " (C.O. IV, 5 - p. 257, note 1). A son encontre, il soutient que cest la compréhension dobjets du Monde 3 qui est le problème essentiel des humanités. Non pas quil ny ait aucun processus personnel et psychologique dans lactivité de " compréhension" , mais parce que le but de cette activité, i.e. linterprétation, bien quelle " puisse être un état subjectif de compréhension, (...) peut être également un objet du troisième monde, et notamment une théorie " (id. - p. 258) ; ce sera le cas, par exemple, dune explication historique et des arguments quelle produira. En conséquence, il est légitime daffirmer que tout acte subjectif de compréhension est, pour une large part, ancré dans le Monde 3, dans la mesure où il consiste en opérations sur des objets qui lui appartiennent.
Cest que tout processus de compréhension est régi par le schéma général de résolution des problèmes par conjectures et réfutations, que lon peut symboliser, comme le fait Popper, de la manière suivante :
PS1 est le problème doù lon part ; les TSi sont lensemble des Tentatives de Solution (dans notre cas des essais dinterprétation) qui mènent chacune par différent biais, et au moyen de leur critique, à lElimination des Erreurs qui sy peuvent trouver, après quoi la situation de problème telle quelle se présente est susceptible dêtre différente et de donner lieu à un nouveau problème P2 (ou plusieurs P2i ). Laspect " néo-darwinien" de ce schéma est dû à lanalogie claire que lon peut effectuer entre lidée de sélection naturelle et celle de progression par élimination de lerreur ; Popper fait lui-même la comparaison (notamment dans Q.I. XXXVII) et écrit (p. 252) que " l" essence" de la matière vivante est (...) la résolution de problèmes ". Quant audit schéma, bien que son champ dapplication soit très vaste et quil opère sur des objets du Monde 3 (conjectures, arguments ...), " il constitue une analyse de ce que nous faisons dans notre deuxième monde subjectif quand nous essayons de comprendre " (C.O. IV, 6 - p. 261). On atteint une compréhension satisfaisante si la conjecture à laquelle on aboutit savère être fertile et mettre à jour des problèmes nouveaux, ou expliquer des sous-problèmes inattendus. En quoi elle peut être " corroborée" (au sens poppérien du terme) et laisser évaluer le progrès accompli entre P1 et P2.
On voit quil y a bien là quelque chose dobjectif, car tout individu doit être capable de juger dudit progrès et den discuter. Il ne sagit donc pas de simple conviction intime. Popper rejette par ailleurs lidée que dans lactivité de compréhension il y ait nécessairement un processus subjectif de réeffectuation (théorie défendue par Collingwood), de compréhension par sympathie ou empathie, i.e. avec un effort pour " se mettre à la place" de quelquun. On ne peut analyser la compréhension quen fonction des objets du Monde 3 avec lesquels elle est en relation, notamment létat de ce que Popper appelle la situation de problème (autrement dit larrière-plan objectif : les thèses en présence, celles qui sopposent, celles qui ont été déjà réfutées ...) Ainsi la bonne méthode relèvera-t-elle de lanalyse situationnelle, cest-à-dire " un certain type dexplication conjecturale (...) dune certaine action humaine, qui fait appel à la situation dans laquelle se trouve lagent lui-même " (C.O. IV, 9 - p. 278). De la sorte, on voit que la compréhension, même si elle fait toujours référence à un individu (donc à certains processus mentaux du Monde 2), na de sens quen tant quelle met en jeu une certaine rationalité inhérente à son choix ou son action. En quoi elle est un métaproblème, i.e. un problème à propos dun problème. En quoi également " on peut décrire cette méthode de lanalyse situationnelle comme une application du principe de rationalité " (id.) ; dans le cas de la compréhension historique au sens large (cest-à-dire la compréhension des personnes et de leurs actions) il sagit, " de manière conjecturale, de proposer une reconstruction idéalisée de la situation de problème dans laquelle sest trouvé lagent lui-même et de rendre, dans cette mesure, laction compréhensible (ou " rationnellement compréhensible" ), cest-à-dire adéquate à sa situation dagent telle quil la percevait " (id.)
Popper prend pour exemple la théorie des marées de Galilée, en se demandant pourquoi il refusa lhypothèse keplérienne de linfluence de la Lune et lui opposa celle de laccélération dûe aux mouvements de la Terre. Si lon considère que Galilée, dune part était un farouche adversaire de lidée astrologique dune influence des planètes, et dautre part travaillait avec un principe de conservation mécanique en ce qui concerne les mouvements de rotation - ce qui lui semblait exclure la possibilité même dinfluences entre les planètes - , lon peut atteindre une description satisfaisante de sa situation et acquérir une assez bonne compréhension historique du problème. On voit de cette manière que " la théorie de Galilée peut être objet de compréhension parce quelle découle des éléments de la situation problématique, cest-à-dire de son refus des influences planétaires et de son principe de conservation (et, évidemment, de son copernicanisme) ". Lon comprend alors lattitude de Galilée parce quelle est " rationnelle" , étant donné la situation objective dans laquelle il se trouvait ; cest que " nous comprenons les hommes en vertu dune certaine rationalité de leurs pensées et de leurs actions " (C.O. IV, 11 - p. 285).
Ce type de compréhension objective ne sapplique pas, bien entendu, quà lhistoire ; on peut tout à fait dire que lon comprend une égalité mathématique, même si cette expression est vague et peut prendre plusieurs degrés. Popper signale que lon peut, par exemple, comprendre la proposition 777 fois 111 égale 86 247 au sens où lon comprend que cest une égalité mathématique, ou au sens où lon comprend le problème (trivial) quelle pose, ou encore au sens où lon comprend que la solution est exacte ... Il y a là divers degrés de compréhension, que lon pourrait éventuellement graduer en termes, disons, disolement : plus on peut relier une proposition de ce genre (ou une théorie scientifique complexe) avec dautres théories ou problèmes objectifs, i.e. moins elle est isolée, plus la compréhension que lon peut en avoir est " profonde" .
Ce quil faut retenir est que la compréhension ne peut se produire queu égard à quelque chose dobjectif. Même si elle met souvent en jeu des éléments du Monde 2 (puisquil sagit de problèmes qui se posent à des individus), elle na de sens que dans les rapports que ces éléments entretiennent, ou ont pu entretenir, avec des " objets" du Monde 3. Cest pourquoi lon peut tout à fait avec Popper les nommer des intelligibles (au sens strict du terme, cest-à-dire que lon peut en avoir intelligence) et dire " quil sagit dobjets possibles (ou virtuels) de notre compréhension " (C.O. IV, 7 - p. 263). Je ne peux pas affirmer que je comprends la rage de dents de quelquun (je puis éventuellement compatir, mais il ny va pas de compréhension). En revanche, je peux comprendre quil décide daller chez le dentiste se faire soigner - personne ne sen étonnera, dailleurs, car il sagit délémentaire rationalité - ou à linverse ne pas comprendre quil refuse de sy rendre ; mais si ladite personne mexplique quelle a été traumatisée pas une intervention chirurgicale passée particulièrement douloureuse, je pourrai finalement comprendre ses réticences, car jaurai une meilleure connaissance de sa " situation de problème" - et il ne sagira pas dune sorte de compréhension subjective, mais bien de compréhension objective dans la mesure où ce que je saisis, ce qui mest intelligible, nest pas la douleur de cet individu ou sa crainte, mais la part de rationalité inhérente à son attitude. Je puis comprendre que la crainte du dentiste soit suffisante pour que quelquun rechigne à sy rendre - même si ce nest probablement pas le choix le plus raisonnable. Dans cette compréhension, bien quelle mette en jeu des éléments purement mentaux et subjectif (le traumatisme, la phobie ...), le ressort est objectif : il met en avant le lien fort qui existe entre Monde 3 et Monde 2, au sens où ce qui se passe dans le Monde 2 peut être contrôlé " plastiquement" par des normes objectives comme la cohérence entre une situation et une action. Quil sagisse de théories scientifiques ou de choix individuels, jai " du mal à comprendre" si je ne perçois pas une cohérence interne.
En ce sens lon peut dire quil nexiste rien comme une compréhension subjective, et quil ne faut pas réduire la compréhension aux sentiments quelle peut provoquer (conviction, doute ...) ; si ces derniers peuvent jouer un rôle, notamment dans la communication des idées, ils nont jamais fait comprendre quoi que ce soit - i.e. ce nest pas lexaltation de quelquun qui peut me faire comprendre lidée quil défend (même si elle peut contribuer, pour le meilleur comme pour le pire, à ma persuasion), mais la compréhension objective que je puis en avoir. Encore faut-il, bien entendu, pouvoir distinguer suffisamment ce qui ressort de lenthousiasme de ce qui est un argument réel, cest-à-dire accessible à la critique ; lon a si souvent - parfois en toute bonne foi - envie de prendre ses rêves pour la réalité. Cest à ce niveau que peut intervenir la " pragmatique critique" que nous évoquions dans notre premier chapitre. Mais avant daller plus loin, et comme nous entendons soutenir quelle peut avoir sa place au sein de la pensée poppérienne, il nous faut examiner plusieurs points, à commencer par lidée que Popper se fait de la pragmatique.